Productivité

Gérer ses courriels avec la notation «+»

La plupart des services courriels vous permettent d'utiliser la notation « + » pour créer des sous-adresses qui seront automatiquement transférer dans votre compte courriel principal.

En 1969, le RFC (Request for Comments), une série de revues/rapports portant sur les technologies de réseau, est publié pour la première fois. Ces publications permettent de décrire les caractéristiques techniques des technologies de réseau, telles qu'ARPANET puis Internet, et deviennent parfois des standards. En 1982, le groupe s'est, entre autres, penché sur les adresses électroniques, qui permettraient de facilement contacter un individu d'une part à l'autre du réseau. Dans leur spécification initiale, ils autorisent par exemple l'utilisation de caractères imprimables : !#$%&'*+-/=?^_`|~}{. Cependant, il est peu probable que vous ayez vu beaucoup d'adresses avec ces caractères. Cela s'explique entre autres par le fait que ces RFC, même s'ils font figure d'autorité dans le domaine, ne sont pas forcément adoptés comme des standards. De ce fait, la plupart des services de messagerie vous interdiront la création d'une adresse avec ces caractères spéciaux. Toutefois, ce n'est pas impossible en théorie. Cependant, le plus souvent, les sites sur lesquels vous inscrivez votre adresse vérifieront la validité de celle-ci et c'est de leur côté qu'il y a un problème, car les sites ne respectent pas le RFC. De nouveaux RFC ont actualisé les spécifications, mais il demeure que ces caractères pourraient théoriquement être utilisés.

Et la notation « + » là-dedans?

Comme vous l'aurez remarqué, le caractère « + » est considéré en 1982 comme acceptable dans une adresse électronique. De plus, comme indiqué, la décision finale sur le traitement des emails et sur leur validité repose en fait sur le fournisseur de l'adresse. Ainsi, à partir de 1998, peut-être avant, certains individus commencent à utiliser la notation avec un plus, car les serveurs de messagerie électronique comme QMail traitent de manière particulière ces adresses. Le logiciel reçoit un courriel, puis analyse l'adresse pour savoir où l'envoyer. Les emails sont décomposés en deux principales parties : le nom local, ce qui vient avant l'arobase, et le domaine, qui vient après. Certains serveurs de messagerie commencent également à séparer ce qui vient avant le signe plus de ce qui vient après. Ce qui vient avant représente le véritable nom local, tandis que ce qui vient après le plus devient une sorte d'étiquette ou sous-adresse. Autrement dit, si j'envoie un courriel à [email protected] et un autre à [email protected], John Doe recevra deux courriels dans sa boîte de réception, car la seconde adresse est redirigée directement vers la première. Cependant, même si les adresses aboutissent finalement dans la même boîte de réception, l'adresse inscrite comme destinataire demeure celle qui a été utilisée. Il est alors possible de voir que le courriel a été envoyé à [email protected] et non par l'adresse par défaut. Cela signifie également qu'il est possible dans votre messagerie d'établir des filtres qui classent automatiquement vos courriels dans des dossiers en fonction du destinataire auquel le courriel était envoyé.

Utilisation

Cette notation peut être utilisée dans la majorité des services, tels que Gmail, Apple’s iCloud, Outlook.com, ProtonMail, etc. L'une des utilisations les plus fréquentes, et ancienne si l'on se fie à un courriel de 1998 et à un article de blog de 2002, consiste à utiliser la notation pour s'inscrire à des sites web. Anders Jacobsen décrit comment il s'inscrit à différents services avec des adresses au format suivant : [email protected]. Dans cette optique, John Doe qui s'inscrit aujourd'hui à Twitter le ferait avec l'adresse [email protected]. La raison pour laquelle il utilise cette stratégie est qu'elle lui permet de rapidement identifier les sources de pourriels. S'il commence à recevoir des messages douteux à cette adresse, il saura que son adresse a peut-être été utilisée dans des chaînes de spam. Il n'aura alors qu'à bloquer les courriels envoyés à cette adresse et saura d'où vient la divulgation de son adresse électronique. L'autre utilisation est simplement de classer automatiquement ses courriels. Vous pourriez, par exemple, créer un dossier dans votre service de messagerie, puis rediriger tous les courriels d'une sous-adresse dans ce dossier. On peut alors imaginer une pléthore d'utilisations possibles. Exemples :

  • Créer plusieurs adresses tests pour de faux utilisateurs sur un site que l'on développe.
  • Séparer les messages personnels de ceux du travail.
  • Recevoir tous les projets de session de vos étudiants dans un cours en particulier.

Dans ce dernier exemple, je n'ai aucune difficulté à imaginer un professeur créer un dossier portant le sigle de son cours, puis demander aux étudiants de lui envoyer un courriel à [email protected] pour leurs questions ou pour leurs remises. Bref, votre simple adresse électronique renferme en réalité une quantité infinie de sous-adresses pour simplifier votre vie et la gestion de vos communications.

Note : Si vous comptez changer de fournisseur de messagerie, vérifiez qu'il accepte cette notation ; autrement, toutes vos sous-adresses ne vous seront pas transmises.